Raisonner ou faire résonner son intuition au plus juste

🌬️ Raisonner ou faire résonner son intuition au plus juste

Il y a en nous deux voix.
L’une trace des lignes, clarifie, structure : c’est la raison.
L’autre glisse entre les lignes, ressent, devine : c’est l’intuition.

On les imagine parfois opposées. L’intellect contre le cœur. L’analyse contre l’élan.
Mais faut-il vraiment choisir entre les deux ?
Et si le plus grand art, c’était d’apprendre à les faire dialoguer, à les accorder comme deux instruments — l’un plus sec, l’autre plus fluide — pour qu’ensemble, ils jouent une musique juste ?

Kimono « Vida » en soie, détails coton et laine.

🌱 1. Raisonner, non pas pour tout contrôler, mais pour éclairer

La raison n’est pas l’ennemie de l’intuition. Elle peut être son alliée, sa lanterne.
Penser, c’est cartographier. C’est essayer de donner forme à ce que l’on pressent, sans l’étouffer.
La pensée éclaire, non pour enfermer, mais pour poser des mots sur le trouble, des repères dans l’incertain.

Et si raisonner, ce n’était pas forcément couper les ailes… mais parfois permettre à l’intuition de mieux atterrir ?


🌊 2. L’intuition, une boussole souvent silencieuse

L’intuition ne crie pas. Elle chuchote.
Elle ne donne pas toujours des raisons, mais elle donne un rythme.
C’est une sensation subtile, une évidence qui n’a pas encore trouvé les mots.

Et si écouter son intuition, ce n’était pas chercher une preuve, mais tendre l’oreille vers quelque chose de déjà su, mais pas encore expliqué ?


🌀 3. Ne pas confondre intuition et impulsion

Tout ce qui vient du fond de soi n’est pas forcément juste.
Il y a des peurs qui déguisent leur voix en certitude. Des envies qui se prennent pour des élans profonds.
Distinguer l’intuition de l’impulsion, c’est un travail de lenteur.

Et si ce qui est vraiment juste ne pressait pas, mais persistait tranquillement dans le silence ?
Et si la vraie intuition revenait, encore et encore, même quand on tente de l’oublier ?


🔄 4. Faire résonner les deux voix en soi

Entre la raison qui questionne et l’intuition qui ressent, il y a un espace d’écho.
Un lieu où le discernement naît.
Ce n’est pas toujours rapide. Ce n’est pas toujours clair au début.

Mais parfois, quand les deux voix s’accordent, quelque chose en nous dit : « oui, c’est là. »
Et si l’alignement, ce n’était pas l’absence de doute, mais une justesse calme qui surgit malgré lui ?


🌸 5. Trouver sa propre manière d’écouter

Certain·es écrivent pour y voir plus clair.
D’autres marchent, méditent, observent les signaux du corps.
Chacun·e a sa manière d’ouvrir le dialogue entre pensée et ressenti.

Et si, plutôt que de chercher une méthode parfaite, on cherchait ce qui nous relie doucement à nous-mêmes ?
Ce qui nous met en présence, au bon endroit, dans le bon tempo ?


🌿 En guise de souffle final

Ce n’est pas la raison ou l’intuition.
C’est une respiration entre les deux. Un souffle alterné. Un équilibre mouvant.

Il ne s’agit pas de choisir entre penser juste ou sentir juste…
Mais peut-être, simplement, de résonner juste.
De faire confiance à ce qui, en soi, s’harmonise sans bruit.

Minimalisme & Spiritualité : quand l’essentiel devient sacré

🌱 Minimalisme & Spiritualité : Quand l’Essentiel Devient Sacré


Introduction

Et si vivre avec moins, c’était s’ouvrir à plus ?
Dans un monde en mouvement constant, de plus en plus de voix intérieures murmurent un besoin de silence, de ralentissement, de retour à l’essentiel.
Le minimalisme n’est plus seulement un courant esthétique : il devient une démarche spirituelle, un art de vivre.
Un chemin vers soi.

Manteau Kimono cape long « Duvet de Cygne »

Moins de choses, plus de présence

Vivre simplement, ce n’est pas se priver.
C’est choisir avec soin.
Chaque objet, chaque vêtement, chaque détail de notre quotidien devient une réponse à une question intime : “Est-ce que cela m’élève ?”

On désencombre pour mieux voir.
On trie pour mieux ressentir.
Et peu à peu, un espace intérieur se crée — un espace où la paix peut entrer.


Le langage des matières naturelles

Porter une chemise en lin.
Se lover dans un pull de laine non traitée.
Sentir sous les doigts la douceur imparfaite du coton biologique.

Ces gestes simples reconnectent au vivant.

Les matières naturelles racontent une histoire. Elles ne sont pas seulement éthiques ou durables : elles sont sensuelles, ancrées, profondément humaines.
Dans leur présence, quelque chose en nous se rappelle que la spiritualité est aussi affaire de corps et de matière.


Une esthétique de l’alignement

Le minimalisme spirituel ne cherche pas à impressionner.
Il cherche à révéler.
À faire émerger l’harmonie entre le visible et l’invisible.
C’est une pièce de vêtement bien coupée qui tombe juste.
Une palette de tons neutres qui apaise.
Une maison aux lignes claires, traversée par la lumière.

Chaque élément devient une intention.
Chaque absence devient un espace sacré.


Choisir l’essentiel, c’est choisir la paix

Finalement, vivre avec moins n’est pas un renoncement.
C’est un retour.
À la paix. À soi. À ce qui compte vraiment.

Et si, dans la simplicité d’un intérieur épuré ou dans la texture d’un vêtement en fibre végétale, se cachait notre manière la plus profonde de se « re-cueillir » ?


🕊️ À méditer : et si le vrai luxe était de ne garder seulement ce qui nous élève ?

Vivre en nuance, vivre vrai

L’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs. Elle paraît parfois plus lisse, plus lumineuse, mieux entretenue… mais celle qui pousse ici, entre les failles, au bord du chemin, a une saveur particulière : la nôtre.

À une époque où l’on valorise la clarté, la rapidité et les trajectoires rectilignes, vivre avec des contradictions peut sembler dérangeant. Et pourtant… c’est peut-être bien là que réside notre vérité la plus vivante.

Voici cinq clés pour écouter ces paradoxes intérieurs avec bienveillance, et leur laisser un peu de place.


1. Voir ses paradoxes comme des paysages à habiter

On peut avoir soif de renouveau tout en étant attaché à ses racines. On peut rêver de solitude et chercher l’étreinte.

Et si ces contradictions n’étaient pas des erreurs à corriger, mais des paysages à explorer ? Peut-être ne sont-elles pas là pour être résolues, mais simplement reconnues comme des expressions multiples de notre être.


2. Se libérer d’une cohérence trop serrée

On change, on évolue, on se contredit parfois — et c’est normal. Mais dans une société qui valorise les lignes droites, le moindre écart peut sembler suspect.

Faut-il toujours rester cohérent avec ce que l’on a dit hier ? Ou peut-on admettre que rester vivant, c’est aussi accepter de se transformer en chemin ? Peut-on être fidèle à soi tout en devenant quelqu’un d’autre, un peu, chaque jour ?


3. Offrir un espace d’accueil à l’indécision

L’indécision fait peur. Elle est souvent perçue comme une faille, un flou inconfortable. Mais n’est-elle pas parfois un espace fertile ? Une zone de silence où quelque chose d’essentiel prend le temps de naître ?

Et si ne pas savoir, ce n’était pas un vide… mais un seuil ? Une transition où les choses se décantent, doucement, loin du bruit ?


4. Cultiver la nuance comme une force silencieuse

La nuance est discrète. Elle ne fait pas de grands gestes, elle ne s’impose pas. Mais c’est elle qui relie, qui adoucit, qui complexifie sans diviser.

Être nuancé, est-ce être tiède… ou serait-ce au contraire une forme profonde de maturité ? Ne serait-ce pas être capable d’aimer dans la complexité, de comprendre sans approuver, d’écouter sans se perdre ?


5. Aimer ce qui est encore en chantier

Nous ne sommes pas des versions finales. Et peut-être que la paix vient non pas d’une perfection atteinte, mais d’un accueil paisible de ce qui est encore en cours.

Doit-on vraiment attendre d’être “accompli” pour se sentir légitime ? Ou peut-on apprendre à aimer ce qui doute, ce qui cherche, ce qui se construit ? Et si nos contradictions étaient justement les traces visibles de notre croissance ?


Alors non, l’herbe n’est pas plus verte ailleurs.
Elle est simplement autre. Mais celle qui pousse ici, sur ce sol parfois inégal, dans les lignes irrégulières de notre histoire — elle a cette beauté de l’imparfait, du vivant, de l’authentique.

Et si notre richesse, c’était justement ça : être traversé, tiraillé, mais toujours en mouvement — toujours en train de devenir.

L’art de se vêtir entre ombre et lumière, yin et yang

L’Art de Se Vêtir : Entre Ombre et Lumière, Yin et Yang

Se vêtir, ce n’est pas seulement couvrir son corps. C’est une alchimie subtile entre ce que l’on est et ce que l’on montre, entre l’intime et l’apparence, entre l’ombre et la lumière. Le yin et le yang, ces forces contraires et complémentaires, trouvent un écho dans nos choix vestimentaires, oscillant entre sobriété et excentricité, douceur et rigueur, opacité et transparence.

L’ombre, refuge et mystère

L’ombre se drape de noir, de velours profond, d’étoffes qui absorbent la lumière. Elle est ce que l’on tait, ce que l’on protège, ce que l’on dissimule aux regards indiscrets. C’est la cape d’invisibilité que l’on endosse pour échapper aux jugements, la pudeur d’un col relevé, le mystère d’une silhouette enveloppée. Se vêtir de l’ombre, c’est affirmer son énigme, cultiver son jardin secret. C’est révéler sans tout montrer.

La lumière, éclat et révélation

La lumière, elle, joue avec la transparence, la couleur, l’or et l’argent, les reflets changeants. Elle capte les regards, attire et expose. Elle est la joie d’un tissu fluide qui danse autour du corps, la fierté d’un rouge ardent, l’audace d’un motif flamboyant. Se parer de lumière, c’est embrasser l’espace, affirmer sa présence, rayonner sans crainte.

Trouver son équilibre : s’habiller comme un acte d’harmonie

Chaque jour, nous jouons avec ces contrastes. Certains matins, nous cherchons le cocon protecteur du yin, d’autres nous aspirons à l’affirmation solaire du yang. Mais la véritable élégance naît de l’harmonie entre les deux. Une tenue peut être un dialogue : la rigueur d’un pantalon structurant tempérée par la fluidité d’une chemise en soie, l’intensité d’un noir rehaussé d’un éclat doré, la force d’une veste sobre éclairée d’une touche audacieuse.

Se vêteur, c’est une danse entre ce que nous sommes et ce que nous voulons montrer. C’est explorer nos contrastes, les apprivoiser, les affirmer peu à peu, jusqu’à les revendiquer pleinement. C’est choisir, chaque jour, d’habiller notre vérité et d’en faire une œuvre d’art.

Et vous, aujourd’hui, êtes-vous ombre ou lumière ?

Les 5 piliers essentiels du bien-être

Les 5 piliers essentiels du Bien-être

Dans un monde en perpétuelle mutation, où l’instant s’égrène telle une précieuse pépite de roche, naît une quête universelle : celle d’un bien-être authentique, mêlant corps, esprit et âme. Au cœur de cette révolution silencieuse se dévoilent cinq approches, autant de chemins par lesquels l’homme moderne peut retrouver son équilibre et sa lumière intérieure.

Dans la douceur d’un lever de soleil ou la caresse d’un vent printanier, la nature offre une guérison subtile. Se ressourcer au contact des arbres centenaires, des ruisseaux murmureurs ou des montagnes majestueuses, c’est retrouver une harmonie oubliée. Ici, le bien-être s’écrit en symphonie de senteurs, de couleurs et d’échos d’un temps plus simple.

Chaque bouchée devient alors un rituel, une célébration de la vie. L’alimentation consciente nous invite à savourer, à écouter notre corps et à cultiver une relation respectueuse avec la terre. Des marchés locaux aux jardins partagés, le chemin de la santé passe par le plaisir et la gratitude pour les dons de la nature.

Dans le tumulte quotidien, l’art de la méditation se présente comme une oasis de calme. En se plongeant dans l’instant présent, l’esprit se déleste de ses fardeaux pour s’ouvrir à la beauté du monde. C’est dans cet espace silencieux que naissent les idées, que s’éclaircit la pensée et que le cœur se libère.

Danse, yoga, course à pied ou simple promenade, le mouvement offre à l’être humain une nouvelle manière d’exprimer sa vitalité. Chaque geste devient un poème en mouvement, un dialogue intime entre le corps et son environnement. Libérer les tensions, retrouver sa légèreté, voilà un art subtil de vivre.

Au-delà des mondes intérieurs, le bien-être se nourrit également des liens tissés avec autrui. Échanger, partager et se soutenir mutuellement, c’est redonner du sens à notre existence. Dans un sourire, une conversation sincère ou un moment de complicité, l’âme se retrouve et se régénère.


Le nouvel eldorado du bien-être ne réside pas dans une formule miracle, mais dans l’harmonisation de ces multiples dimensions de la vie. Il nous appartient de cultiver ces approches, de les vivre au quotidien avec élégance et authenticité, et de transformer chaque instant en une œuvre d’art intime.

Puissiez-vous trouver sur ce chemin la clarté, la paix et la beauté qui illuminent l’âme.

Origine de l’expression « saisir la balle au bond »

Origine de l’expression « saisir la balle au bond »

Jeu de Paume

Signification : Profiter rapidement d’une occasion favorable

Origine : Expression française de la fin du XVIIème siècle signifiant qu’il faut saisir la balle avant le rebond au sol c’est à dire à la volée. Or ce coup n’est pas facile et le maîtriser nécessite un adresse et une vivacité extrême du joueur. Saisir la balle au bond viendrait dit-on du jeu de Paume mais sa popularité l’a vite admise dans le langage courant et va servir à décrire l’esprit vif d’un interlocuteur lors des accrochages verbaux.

Exemple d’utilisation : Henri m’a prise tout de suite au sérieux…Didier et Marion Delorme quoi! tu comprends : j’ai pris la balle au bond et je l’ai épousé. (E. Augier : Le mariage d’Olympe)

crédit : @expressionsfrancaises

Les poupées russes cont originaires du Japon

Les poupées russes sont originaires du Japon

Souvenir russe par excellence, les célèbres matriochkas sont si indéniablement liées à la Russie que leur véritable origine a été oubliée. Les poupées sont en réalité japonaises et se nomment kokeshi.

Un industriel russe notoire, Savva Mamontov, rapporta d’une de ses pérégrinations dans l’archipel japonais, à la fin des années 1890, l’une des sept divinités du bonheur. Selon la tradition japonaise, les sept divinités arrivent en ville pour la nouvelle année et distribuent des présents aux personnes méritantes. Inspiré par la figurine, le peintre Serguei Malioutine s’empara de ses pinceaux pour créer une version russe en dépeignant non pas une divinité, mais le visage rassurant d’une paysanne renfermant sa progéniture jusqu’au nouveau né. Surnommée matriochka, un dérivé du prénom féminin russe Matriona évoquant l’image d’une campagnarde rustre et robuste, la poupée conquit en un rien de temps le coeur des Russes et surtout des enfants. 

©Cha già José

Au-delà de son statut de jouet, la matriochka servait aussi à inculquer, dès le plus jeune âge, l’habileté manuelle et les premiers éléments de calcul, tout en distillant une conscience familiale à travers la figure protectrice de la mère. La toute première poupée russe modelée en 1890 remporta même la médaille de bronze à la Grande Exposition Universelle de Paris en 1900, pour ses traits innocents et la qualité de sa fabrication. 

La poupée gigogne puise pourtant bel et bien ses origines au Japon et illustre un savoir-faire traditionnel indéniable qui fascine Laetitia Hébert. Découvrant les kokeshi au cours de cinq années de vie au Japon, elle décide d’ouvrir, en 2017, folkeshi.com, une boutique de vente de poupées exclusivement japonaises pour “soutenir les artisans japonais et leur offrir une visibilité à l’étranger pour qu’ils puissent poursuivre, de manière durable, leur activité”, explique-t-elle.

Si le terme kokeshi en hiragana n’est pas porteur de sens, son interprétation plus récente en kanji associe les termes de ko pour “enfant” et keshi pour “supprimer”, formant la notion de “faire disparaître l’enfant”. Néanmoins, comme l’ajoute Laetitia Hébert, “les auteurs japonais écrivant sur les kokeshi ont tous mis de côté ce lien à l’infanticide, car les documents qui soutiennent cette idée datent tous d’après la seconde guerre mondiale, soit 130 ans après l’apparition des premières kokeshi, et font référence à des sources fictionnelles”. 

©Laetitia Hébert

Originellement des jouets pour les filles, les kokeshi sont également devenues des objets de décoration et continuent d’être fabriquées selon la même méthode, toujours de la main d’un maître. Après avoir choisi un bois brut de cerisier, poirier ou érable selon la localité, l’artisan retire l’écorce de l’arbre et la fait sécher de une à cinq années. Le bois est ensuite découpé en tronçons puis les deux pièces constituant la poupée, l’une pour la tête et l’autre pour le corps, sont poncées, peintes, assemblées et cirées avant le geste final, la signature de l’artiste sur la poupée, gage d’un savoir-faire unique en son genre. 

Ce travail minutieux était autrefois étroitement lié à sa zone de production d’origine, le Tohoku, une région rurale du nord du Japon, “encore perçue comme l’incarnation d’un Japon perdu”, spécifie Laetitia Hébert. Aujourd’hui, les kokeshi évoquent plutôt le travail d’un artisan aux doigts d’or mais témoignent également d’un héritage en voie de disparition. Au moment d’écrire ces lignes, seuls 180 artisans s’évertuent encore à poursuivre leur activité, même si la plupart d’entre eux ont dépassé les 65 ans d’âge. “Les rares jeunes qui prolongent la tradition le font par fierté familiale et par conviction que les kokeshi doivent continuer d’exister”, indique Laetitia Hébert qui continue, sans relâche, à exporter les poupées japonaises aux quatre coins du globe et à épauler un artisanat dont la flamme pourtant vacille et risque de s’éteindre à jamais.

Il en va de même pour les kimonos traditionnels…

Ainsi, chez L’Atelier KIMÖNE, nous sommes convaincus que la revisite d’un produit ou d’un savoir-faire traditionnel fait sens, c’est pourquoi nous valorisons notamment les techniques de couture traditionnelles à la française et l’utilisation de matières empreintes d’histoire et d’éco-innovations.

Le Ki, qu’est-ce que c’est ?

Le KI, qu’est-ce que c’est ?

Dans le Kôjien, le dictionnaire de référence de la langue japonaise, le ki est défini ainsi :

le phénomène naturel de l’univers, le temps, la saison, l’origine de toute chose, la force maintenant la vie, l’âme, esprit, la respiration…
Lorsqu’on cherche une explication du ki en japonais on trouve souvent un parallèle avec le spiritus du latin, le pneuma du grec, le prana du sanskrit ou le ruah de l’hébreu. Mais au Japon le ki est un concept de la vie quotidienne qui est vécu comme une évidence. Omniprésent, il est insaisissable et échappe aux définitions.

Dans la vie quotidienne un japonais emploiera le mot ki seul ou dans des dizaines d’expressions communes tout au long de ses journées. On a par exemple :

  • tenki (天気), le ki du ciel, qui désigne le climat, la météo
  • genki(元気), le ki d’origine donc la santé
  • byoki (病気), le ki malade, la maladie
  • kimochi(気持ち), la présence de ki, qui signifie le sentiment
  • ki wo tsukeru (気を付ける), mettre du ki, donc faire attention

…et la liste continue utilisant le ki dans toutes les situations de la vie courante.

L’idéogramme de ki est composé de deux parties distinctes. En haut se trouve un kanji signifiant vapeur qui au départ était représenté par trois traits (气). A l’origine on considère que ce seul caractère avait la signification de ki. Cette mystérieuse force immatérielle était principalement observée dans la cuisson du riz. Capable de soulever un couvercle de marmite elle était considérée comme une manifestation du ki. Plus tard cette force fut associé au riz lui-même considéré partie intégrante du phénomène. On ajouta alors la seconde partie du kanji qui symbolise quatre grains de riz dans des cases.

Aujourd’hui le caractère est utilisé dans une forme simplifiée au Japon ou les quatre grains sont remplacés par une croix (気). La forme traditionnelle (氣) n’est plus guère utilisée que dans des mots très spécifiques comme Aïkido(合氣道). Toutefois même pour des termes comme celui-ci la forme moderne tend à se substituer à la version traditionnelle… tout comme le kimono….!

Tout comme le kimono, emprunte aux traditions sa forme et ses symboliques, le haori et le yucata traditionnels sont aujourd’hui revisités comme un vêtement du monde vers un vêtement de mode.

@Toshiro Suga par @Frédérick Carnet

Chez L’Atelier KIMÖNE, on se plait à lui apporter un style authentique, à la française, vers un mieux vivre quotidien. L’origine de son nom est d’ailleurs très élémentaire : kiru (« porter sur soi ») et 物 , mono (« chose »), littéralement « chose que l’on porte ».

Rêver et s’éveiller en kimono, en kimbo (court), essentiel (mi-long) ou versatile (mi-longs réversible) pour chaque silhouette et chaque moment de vie, et ainsi se reconnecter à son KI, à son monde intérieur tout comme au monde extérieur.

« Celui qui regarde à l’extérieur rêve, celui qui observe à l’intérieur s’éveille. » C.G JUNG

Kanji de « kimono simple »

« Le singe et le léopard » – extrait

« Le Singe avait raison ; ce n’est pas sur l’habit 

Que la diversité me plaît, c’est dans l’esprit : 

L’une fournit toujours des choses agréables ;  

L’autre en moins d’un moment lasse les regardants.  

Ô ! que de grands Seigneurs au Léopard semblables,  

Bigarrés en dehors, ne sont rien en dedans ! »

« Le singe et le léopard » – Jean de la Fontaine – 1678

« L’Éloge de l’ombre » – extrait

« Car un laque décoré à la poudre d’or n’est pas fait pour être embrassé d’un seul coup d’œil dans un endroit illuminé, mais pour être deviné dans un lieu obscur, dans une lueur diffuse qui, par instants, en révèle l’un ou l’autre détail, de telle sorte que, la majeure partie de son décor somptueux constamment caché dans l’ombre, il suscite des résonances inexprimables. De plus, la brillance de sa surface étincelante reflète, quand il est placé dans un lieu obscur, l’agitation de la flamme du luminaire, décelant ainsi le moindre courant d’air qui traverse de temps à autre la pièce la plus calme, et discrètement incite l’homme à la rêverie. N’étaient les objets de laque dans l’espace ombreux, ce monde de rêve à l’incertaine clarté que sécrètent chandelles ou lampes à huile, ce battement du pouls de la nuit que sont les clignotements de la flamme, perdraient à coup sûr une bonne part de leur fascination. Ainsi que de minces filets d’eau courant sur les nattes pour se rassembler en nappes stagnantes, les rayons de lumière sont captés, l’un ici, l’autre là, puis se propagent ténus, incertains et scintillants, tissant sur la trame de la nuit comme un damas fait de ces dessins à la poudre d’or. »

« A blancheur égale, celle d’un papier d’Occident diffère par nature d’un papier hôsho ou d’un papier blanc de Chine. Les rayons lumineux semblent rebondir à la surface du papier d’Occident, alors que celle du papier hôsho ou du papier de Chine, pareille à la surface duveteuse de la première neige, les absorbe mollement. De plus, agréables au toucher, nos papiers se plient et se froissent sans bruit. Le contact en est doux et légèrement humide, comme une feuille d’arbre. »

« Les occidentaux par contre, toujours à l’affût du progrès, s’agitent sans cesse  à la poursuite d’un état meilleur que le présent. Toujours à la recherche d’une clarté plus vive, ils se sont évertués, passant de la bougie à la lampe à pétrole, du pétrole au bec de gaz, du gaz à l’éclairage électrique, à traquer le moindre recoin, l’ultime refuge de l’ombre. »

@tanizaki

Extrait de « L’ÉLOGE DE L’OMBRE » – Junichiro Tanizaki – 1933